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Dans l'Encre de l'Art d'​Ê​tre

by Zakar

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1.
C'est pas l'homme qui prend l'instru, c'est l'instru qui prend l'homme Et "La rime est vers l'âme" n'était qu'un simple prélude Un voyage en seize M ou se saigne un genre d'Aimé Cézaire Viens aimer ces vers, ou t'faire tailler les veines C'est du pareil au même, une violente lame de fond Armé, de front, je confonds la prod et la bonne vieille défonce La folie m'fait défaut, la sagesse m'a rendu flou J'ai plus d'goût à relever des défis ni aiguiser mes flows J'persiste à écrire, mais fuck le fond, fuck la forme Le peu que je décrypte de ce monde me transforme La France morfle, c'est pire en dehors, faut l'savoir Amorphes, on ne distingue plus ni l'bavard, ni son bavoir Dealeur de merde en barres, les foies font distillerie "Quand on te titille, ris", c'est l'dicton d'un père en bad Levons les voiles, croisons les doigts, vivons un trip dramagique Porter sa croix devient une voie, un geste, du modelage d'argile Le pays accueille les yeux fermés, pas à bras ouvert Sors "couvert" si tu t'crois vrai, mais "on" t'a vite cerné Y'a ni palace, ni merveille, ni lapin blanc, que d'la pilule Une vérité artificielle datant des premiers papyrus Connection primaire, enchainement de stimulis, L'autre est adepte de cunni, l'un déguste et grimpe les cîmes du lit Un rythme, un crime, une envie d'overdose Des rimes ascètiques écrites les paupières closes
2.
Elève à vie, je ne suis que maître de mes choix Comme beaucoup, j'ai eu peu de fois ce dont j'avais vraiment envie Un autre enfant démuni qui rêvait d'être roi Un autre poids pour cette société perpétuellement désunie Moi aussi, j'me croyais unique, mais on est tous semblables On a tous mis des sandales, on s'emballe tous pour cent balles Parfois on blablate pour se convaincre qu'on s'en bat Pour vaincre un con sans combattre et voir l'ennemi qu'on a en soi L'adversaire est dans le miroir, dans nos actes et ce qu'ils reflètent Pas à l'usine, ni au mitard, ni dans une poitrine refaite Gangsters et politicards ne sont que de tristes bêtes Des moutons, des loups d'bar et des serpents à sornettes Sournois, ils veulent soumettre et imposer leurs limites Que tels des singes, on les imite et assimile leurs préceptes Cachant leurs vices par des promesses, dans nos esprits, ils s'immiscent Nous téléguide par des mimiques en désignant de faux-prophètes Refrain J'continue ma quête une plume en main pour seule arme Combattant sans cesse pour être mon propre maître J'persiste et affronte une bête pour comprendre ses larmes Je sais que la rime est vers l'âme, dans l'encre de l'art d'être x2 Depuis l'enfance, j'essaie d'honorer mes professeurs En arpentant une voie dont je perds parfois le sens Adolescent, je voulais protéger frères et soeurs Porter un peu de leurs poids, les soulager de leurs souffrances De ceux qui croyaient en l'humain, jusqu'à ce qu'il me dégoûte Je vois trop d'coeurs en déroute car tous entendent, mais nul n'écoute Ou au compte-goutte ou à force de prendre des coups Beaucoup pensent plus avec leur compte-courant ou leurs couilles Leur ennemi est intérieur, se complaisant dans la haine Rêves de grandeur, airs supérieurs et provocateurs de peine Portant une charge de rancoeur, devenant une colère malsaine Se nourrissant de nos peurs, vivant un genre de guerre obscène Un parcours d'obsèques où l'homme se donne en spectacle Acteur de sa débâcle, y mettant l'ardeur d'un insecte Mendiant de l'eau et du pain sec loin de leurs cours des miracles Sur un chemin d'obstacles où nul ne se respecte Refrain J'continue ma quête une plume en main pour seule arme Combattant sans cesse pour être mon propre maître J'persiste et affronte une bête pour comprendre ses larmes Je sais que la rime est vers l'âme, dans l'encre de l'art d'être x2 Pratiquant accompli, je me considère novice Je développe ma culture, conscient des forces qu'elle fait naître Acquérir une puissance qui peut tous nous pousser au vice Comme redimensionner l'ego et accentuer le paraître Je m'acharne à l'entraînement car rien n'est jamais acquis Si face aux faux-guerriers, j'm'incline, c'est que je sais qu'ils se maquillent Le crime profite à qui, sinon à celui qui se croit king ? Regarde-les donc tous courir après les clics et les cris Qui l'eut-cru ? Aujourd'hui, c'est la saison des escrocs Les ressources s'amenuisent et le monde entier à les crocs Des gens vont jusqu'à dire que sur cette terre on est trop D'autres sont utopistes et tentent de jouer les héros Alors j'mets l'horloge à zéro à chaque moment important Qu'j'en sois la victime innocente ou le méchant bourreau Mes mots révélant une sorte de vérité insolente L'homme est un sabre de sang dont l'âme serait le fourreau Refrain J'continue ma quête une plume en main pour seule arme Combattant sans cesse pour être mon propre maître J'persiste et affronte une bête pour comprendre ses larmes Je sais que la rime est vers l'âme, dans l'encre de l'art d'être x2
3.
L'échec et moi, ça fait longtemps qu'on se connaît Virtuellement ou réellement, il faut toujours qu'on se connecte Tels de vieux potes liés par un pacte ou un promesse Par un oinj ou par un graff dans une station de tro-mé On s'est accepté l'un l'autre et en tant qu'apôtres du hip-hop Il en faut peu pour pouvoir faire parti des nôtres On fait pas dans le select, nous on vit sur la sellette On s'élève en sachant qu'on sera jamais des gens célèbres En dehors de l'harmonie de ce monde décérébré Où les torts de la folie de chacun sont célébré Des générations crient "laissez nous rêver !" Prouvant que le progrès est un genre de brevet d'aptitude à crever L'échec et moi, c'est bien plus vrai, on se fait face sans se mentir On se fait pas de fausses promesses, ça évite de se ralentir On a voulu nous opposer, on a appris à se soutenir Afin d'avoir l'esprit en paix avant l'heure du dernier soupir Refrain (x2) A trop traîner dans la merde, on finit vite écoeuré Et faut pas s'leurrer, personne répond lorsqu'on appelle à l'aide Mais plutôt qu'être apeuré et toujours les sens en alerte Mon coeur apprend à être heureux de perdre et fier de pleurer La douleur est mon amante, m'élevant, me rabaissant Telle une sirène fantôme, elle me délivre et me hante Une espèce de douceur de mort enveloppe son chant Apaisant ces mers troublées où tout les souvenirs dansent Issue d'une vie dissidente et non trépidante soi-disant Elle domine et écrase toute forme de sentiment Accepte-la gentiment, laisse-la guider tes mouvements Epouse-la en espérant faire d'elle une fidèle servante Fait corps avec elle si la tristesse fut ta première maîtresse Laisse parler son expérience si ton âme est en détresse S'il te reste de la force, transmets-en à tes faiblesses Elle va prendre de l'importance donc ferme-la et encaisse Elle fera taire tes émotions pour mieux prendre leur place Sera coupable des actions dont tu t'accuses devant la glace Tu ne seras plus la victime de tes propres angoisses Rien ne sert de subir, il faut savoir faire face Refrain (x2) A trop traîner dans la merde, on finit vite écoeuré Et faut pas s'leurrer, personne répond lorsqu'on appelle à l'aide Mais plutôt qu'être apeuré et toujours les sens en alerte Mon coeur apprend à être heureux de perdre et fier de pleurer
4.
Qui veut m'entendre en mode guerrier a juste à passer commande Mais faut savoir que c'est dur de m'arrêter si jamais j'commence J'suis le fils caché d'un commanche, pas un d'ces français "pure souche" A la naissance j'avais une hache de guerre enterrée dans la bouche Faut pas trop me pousser à bout, j'ai un arc à corde sensible Des flèches en dent-de-scie qui accentuent mon potentiel offensif Des lyrics intensifs à l'intention de tes putains d'gencives Tueur dans l'âme, je suis devenu un grand saigneur de missive ça sent l'homicide ici quand ça pousse pas au suicide Les soucis qu'on fuit font de nous les pauvres victimes qui suivent Qu'on essuie les plâtres ou les larmes, c'est la douleur qui s'ensuit Il faut mettre un coup de lame pour que le dossier soit classé sans suite Serial kicker, même dans la cuite, je rime comme rirait une hyène Et quand mon cerveau prend la fuite, je prend vite une gueule d'alien Toi aussi, perd les freins en route et ne fais pas marche-arrière Viens faire un p'tit tour par chez nous, c'est la fête dans ma tanière
5.
Ça commence à la naissance Ils veulent que tu sois ce qu'ils n'ont pas été, que tu aies plus de chance Que tu fasses la différence, que tu sois le seul concurrent Apportant comme une délivrance à leur dernière ligne de défense Que tu les représentes mieux qu'ils n'ont jamais su faire Que tu ressentes et exprimes tout ces maux qu'ils ont dû taire Que tu entretiennes une image exemplaire de la famille Garder l'sourire même si ton coeur crie famine ou pire même si tu l'perds En clair, ils fondent énormément d'espoirs en toi En oubliant que certaines choses ne s'apprennent pas en marchant droit Qu'il n'y pas d'prédateur sans proie, qu'être animal, c'est humain Qu'avant de comprendre un chemin, faut parfois le refaire cent fois Faire preuve de sang-froid, ça devient carrément vital Vu que tu seras jamais vraiment prêt à affronter l'inévitable Ils veulent t'assurer la victoire, même de façon illégitime Sois-en coupable ou victime, ce sera une forme d'héritage refrain Des contradictions dans chaque direction qu'ils montrent Ont-ils élevé l'ange qu'ils croient ou ont-ils nourri le monstre Ils veulent pour toi ce qu'ils appellent "une vie meilleure" Quitte à devenir à tes yeux un pur symbole de frayeur Des bonnes intentions comme celles dont l'enfer est pavé Tu viens au monde inconscient qu'il va t'en faire baver Et qu'ils veulent te mettre dans une case ou dans une cage Pour au final te voir comme leur propre reflet dans une glace Ça ne s'améliore pas lorsque tu grandis on dit "Dieu te jugera selon le drapeau que t'as brandi" C'est comme chasser les "divergents" et dénigrer les "sans-factions" Nos actions nous définissent mais nos conneries qu'est-ce qu'on t'en dit ? Tout nos écarts de conduite, nos moments d'égarements On sait que l'erreur est humaine, pourquoi l'admet-on si rarement ? Bien souvent, on te ment, on te dit qu'on veut pas te faire de mal Donc c'est normal si avec le temps tu te sens mis à terre par le manque Pire que les ignorants, ceux qui croient tout savoir Qui te diront ce qu'il s'est passé, mais ne te laisseront pas voir Qui mettent du coeur à te faire croire par A+B qu'ils ont raison Tue ton prochain ! Brûle sa maison ! Dis-leur que t'es guidé par la foi ! Voilà ce qu'ils attendent de toi, fini le temps du ton hostile Ils te déguiseront en loup, mais tu seras un mouton docile Que mon stylo m'en soit témoin, ces mots parleront d'outre-tombe Là où d'autres tombent, tu peux aimer les routes difficiles refrain Des contradictions dans chaque direction qu'ils montrent Ont-ils élevé l'ange qu'ils croient ou ont-ils nourri le monstre Ils veulent pour toi ce qu'ils appellent "une vie meilleure" Quitte à devenir à tes yeux un pur symbole de frayeur Des bonnes intentions comme celles dont l'enfer est pavé Tu viens au monde inconscient qu'il va t'en faire baver Et qu'ils veulent te mettre dans une case ou dans une cage Pour au final te voir comme leur propre reflet dans une glace
6.
Refrain La violence pour murs, la haine pour fondations Une fenêtre sur l'amour et sur la compassion Le cœur a ses lésions que la raison ignore Et chante sa dérision tel un triste guignol Le temps fait le mort, le sommeil fait l'aumône C'est pas le genre d'endroit qui pourrait plaire aux mômes Soit l'esprit s'y résigne, soit il vise l'évasion Empoisonné à vie, ma colère, ma prison C'est ton anniversaire, je ne suis pas auprès de toi Je me sers un verre, constatant que ce n'est pas la première fois Subir ton absence, faire face au temps qui passe Penser à toi, mes dents s'y cassent, forcément, je n'y vois pas d'sens Et pourtant, je ne peux m'en empêcher de plein gré La douleur connaît mon coeur, n'a de cesse de l'épingler L'espoir, on s'y accroche seulement au bord du précipice L'impression de voir des violons fabriqués pour que l'on y pisse L'amertume accompagne chacun de mes repas Chaque bouchée je rêve qu'on partage et qu'on parle Qu'on soit réunis, que toute vérité soit dite Si ces jours ne doivent exister, abattez-moi vite Mes nuits sombres se ressemblent, me paraissent sans fin Le néant gagne du terrain, mes sentiments s'y enfoncent Jusqu'à blâmer un reflet derrière un miroir sans teint A oublier les questions et me frapper à coups d'réponses Refrain La violence pour murs, la haine pour fondations Une fenêtre sur l'amour et sur la compassion Le cœur a ses lésions que la raison ignore Et chante sa dérision tel un triste guignol Le temps fait le mort, le sommeil fait l'aumône C'est pas le genre d'endroit qui pourrait plaire aux mômes Soit l'esprit s'y résigne, soit il vise l'évasion Empoisonné à vie, ma colère, ma prison J'ai usé le sol à faire les cent pas tel un lion en cage Je ne reconnais personne, le fauve en moi enrage Au quotidien, je le retiens autant que possible Car un animal blessé prend n'importe qui pour cible Je ne veux pas faire de mal à ceux qui ne l'ont pas mérité Si ça se produit malgré moi, ne me prenez pas en pitié Achevez la bête, elle est à terre, ne lui laissez pas de répit Faites en sorte que son nom n'apparaisse plus dans les récits C'est ton anniversaire, tu m'as peut-être oublié Je me ressers un verre, je ne veux pas prier ni crier Je devrais être à la fête, à regarder briller tes yeux Y'a tant de choses à faire pour t'aider à réaliser tes vœux Tu souffles sur tes bougies, je m'essouffle dans la poussière Tout tes soucis d'hier importeront peu aujourd'hui Je m'habitue à souffrir, souvent je brûle un cierge En hommage à ces sentiments que j'ai bêtement détruit Refrain La violence pour murs, la haine pour fondations Une fenêtre sur l'amour et sur la compassion Le cœur a ses lésions que la raison ignore Et chante sa dérision tel un triste guignol Le temps fait le mort, le sommeil fait l'aumône C'est pas le genre d'endroit qui pourrait plaire aux mômes Soit l'esprit s'y résigne, soit il vise l'évasion Empoisonné à vie, ma colère, ma prison C'est ton anniversaire, je n'ai rien à t'offrir J'ai enchaîné les verres, rhum et vodka, commis d'office Jugé coupable avant l'audience, j'ai jamais su bien faire D'autres avaient connaissance de ce que j'ai bu et combien de verres Pas de jury, de plaidoirie, ni même de porte de sortie Décortiqué sur des "on-dit", sur des propos sordides Ma réput' se fait, se défait, comme les lacets de mes pompes Le cœur trop trompé, l'envie de me défendre s'estompe Comme tant d'autres avant moi, j'ai accepté mon sort Je suis souvent sous mon toit mais peu soucieux de mon confort Ton absence prend du poids, un peu plus à chaque minute Je fume et je bois pour ne pas voir que je souffre en continu Je contribue assidûment à l'isolement de mes émotions Pas de libération sous caution, c'est perpet' par précaution Lassé des blessures, et d'espérer un jour de guérison L'amour seul est la serrure de ma colère, ma prison Refrain La violence pour murs, la haine pour fondations Une fenêtre sur l'amour et sur la compassion Le cœur a ses lésions que la raison ignore Et chante sa dérision tel un triste guignol Le temps fait le mort, le sommeil fait l'aumône C'est pas le genre d'endroit qui pourrait plaire aux mômes Soit l'esprit s'y résigne, soit il vise l'évasion Empoisonné à vie, ma colère, ma prison
7.

about

scratchs : Dj Mod'Est
arrangements / basse : Raan
mixage / mastering : R2an-Recordz
design : Lakse

credits

released September 25, 2015

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